DE LA VILLE DE PARIS.
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Ville, ad ce present, de bailler et prester, pour les causes que dessus, la somme de mil livres tournois. Cc que lesd, sieurs ont faict, et d'icelle somme promis faire bailler acquict vallable par le Roy, ou bien icelle luy faire rendre, quant requis en seront, aud. sr Recepveur, qui cn ce faisant a aussy promis faire prest d'icelle somme de mil livres tournois.
28. — [Dernières mesures
et transport definitif de la pyramide
au cimetière des saints-innocents.]
19 décembre 1571. (A, fol. 267 v°. B. -0'- -91 r°0
Ces lettres cy dessus transcriptes, receues par Messieurs les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, le dix neufviesme jour du present mois de Decembre, et communicquées à Messieurs de la court de Parlement, Prevost de Paris et ses Lieutenans, ausquelz Sa Majesté en avoyt escript de semblables, au moings à mesme fin, et après avoir mis l'affaire en deliberation, auroyt esté conclud de executer, la nuict ensuivant, la volunté du Roy, et en ce faisant, que chacun d'eulx se mectroyt en deb­voir d'y mectre tout bon office. Et pour y parvenir mesd. sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins mandèrent tous ceulx des arbalestriers, harquebu-ziers et archers venir à neuf heures du seoir, bien armez et equippez, en. l'Hostel d'icelle Ville, où ilz Ieur avoient auparavant faict apporter leurs armes, pour faire ce qui leur seroit commandé, ainsi qu'il est contenu au mandement qui leur en fut lors expedié, transcript cy après :
#e par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
" Cappitaine des arbalestriers et pistolliers de lad. Ville, trouvez vous avec tous ceulx de vostre nom­bre, bien armez et ecquipez, ce jour d'huy neuf heures du seoir, en l'Hostel d'icelle Ville, pour faire ce qui leur sera commandé pour le service du Roy, repos et seureté de lad. Ville, sans ad ce faire faulte, sur peine de privation de leurs estatz, cent livres pa­risis d'amende et pugnition corporelle, s'il y eschet.
"Faict au Bureau de lad. Ville, le mecredy xixme jour de Decembre mil v° soixante unze, »
Pareilz mandemens ont esté expédiez aux cap­pitaines des harquebuziers et archers de lad. Ville.
Et advenant l'heure de dix à unze heures du seoir, après avoir par mesd. sieurs faict reveue desd, forces d'archers et aultres, et ordre donné aux advenues du Petit Pont, le Pont Sainct Michel et aultres lieulx qu'il fut advisé, feurent icelles forces d'archers et aultres menées et conduicles par Monsieur Lescalo­pier, l'un des Eschevins, au Chastellet de Paris, où estoient les sieurs Prevost de Paris et ses Lieutenans. Ausquelz feurent présentées icelles forces de lad. Ville, en bon nombre d'hommes en armes, tant de pied que de cheval, pour l'execution de la volunté de Sad. Majesté; les quelles forces ilz receurent. Et après revint audict Hostel de la Ville ledict sei­gneur Lescaloppier.
Et tost après feurent par led. Prevost de Paris mis en ordre avec ses forces, et marchèrent au lieu de lad. Croix et Pyramide, où il la fît, environ le minuict, abattre et desmolir par les ouvriers par luy prins, et aultres qui luy furent baillez par les Maistres des œuvres d'icelle Ville, sans aulcune re-sistence ou empeschement f1'. Estan t ce pendant mond, sieur le Prevost des Marchans armé en l'Hostel d'i­celle Ville avec quelques archers, pour garder le Bureau de lad. Ville. Et ce pendant, pour faire la garde la nuict au quartier de la porte Baudoier et du costé de Petit Pont, là où Monsieur Bouquet, l'un des Eschevins, alla avec quelques gens de cheval, où il ne trouva que tout repos et ung chacun paisible.
29. — [Avis au Roi, X la Reine
et au duc d'Anjou, de l'exécution de leurs ordres.]
20 décembre 1571. (A, fol. 268 v°; B, fol. 192 r°.)
Et après lad. desmolition faicte, et environ l'heure de trois heures du matin, pour en donner par mesd. sieurs de la Ville advis à Leurs Majestez, feurent expediées en dilligence les lettres desquelles la teneur ensuict :
"Sire, après avoir longuement recherché tous les moyens à nous possibles, pour l'execution de vostre
-1' Le temps était «nébuleux, venteux et assez estrange», dit l'auteur du Discours touchant la croix de Gastines, tr qu'un certain «badin nommé Belleforest, qui s'est mesle de troubler les annales deFrance, impute à un fort grand miracle». (Cimber et Danjou, Archives curieuses, 1" série, t. VI, p. 478.) C'est un peu l'avis de Jean de la Fosse, qui s'exprime ainsi : -Eussiez dit que le temps «déploroit la calamité, car auparavant le temps estoit serein, et il se leva ung vent fort véhément avec une pluye grande». (Journal d'un curé ligueur, p. 137.)